LA PRESSE CANADIENNE

MONTRÉAL — Mikaël Kingsbury est prêt à tenter à nouveau sa chance de battre le record du nombre de victoires en Coupe du monde de ski de bosses.

Le skieur acrobatique de Deux-Montagnes (Québec) amorce la saison 2015-2016 à égalité avec le français Edgar Grospiron, vedette des années 1990, avec 28 victoires en carrière. Il peut s’emparer du premier rang avec une victoire à la première épreuve du 12 décembre, présentée à la station de Ruka, en Finlande.

« J’essaie de ne pas y penser », déclare Kingsbury. « Il est certain que je l’aurai en tête, mais je suis juste heureux d’amorcer la saison de compétition. »

Kingsbury a déjà raté une occasion, à l’épreuve de fin de saison de Megève, en France, en mars dernier. Grospiron et l’idole de jeunesse de Kingsbury, Jean-Luc Brassard de Valleyfield (Québec), étaient présents, seulement pour le voir chuter en quart de finale de la descente parallèle.

Il avait remporté ses sept épreuves précédentes, un autre record de la Coupe du monde.

Si cela ne se produit pas à Ruka, il est plus que certain d’établir la nouvelle norme à une épreuve ultérieure et d’aller bien au-delà de 29 victoires. Impossible de prévoir son nombre total de gains en carrière.

Il n’a que 23 ans, avec peut-être quatre ou cinq autres années de pointe en ski.

« Je n’ai jamais pensé à ça », dit-il. « Mon objectif était d’atteindre 29 victoires et tout ce qui vient après est encore un record. »

« Mais oui, je devrai y réfléchir : quel chiffre sera mon prochain objectif? »

Malgré son succès, Kingsbury n’est pas aussi connu que Brassard, la première étoile canadienne des bosses qui a remporté l’or aux Jeux Olympiques de 1994 et accumulé 19 victoires en Coupe du monde avant de prendre sa retraite en 2002. Brassard, 43 ans, sera le chef de mission du Canada aux Jeux Olympiques d’été de 2016 à Rio de Janeiro.

Alexandre Bilodeau de Rosemère (Québec) est devenu le premier Canadien à gagner une médaille d’or olympique dans son pays natal à Vancouver en 2010 et a égalé l’exploit en obtenant l’or aux Jeux d’hiver de 2014 à Sotchi, en Russie, où il a relégué Kingsbury au deuxième rang.

Mais Kingsbury est peut-être le meilleur de tous, ne serait-ce que parce que le ski acrobatique est maintenant un sport olympique établi comptant davantage d’athlètes de haut niveau issus de davantage de pays, même si le Canada domine toujours les bosses chez les hommes.

Il a obtenu ses 28 victoires en seulement 60 compétitions, alors que Grospiron en avait eu besoin de 78.

Il a remporté les titres de la Coupe du monde en bosses et en ski acrobatique au cours des quatre dernières années.

Et il s’améliore. Il a passé la saison estivale à travailler sur « l’étape suivante ».

« J’ai travaillé sur le changement de ma ligne de ski, en essayant d’être plus direct dans les bosses », affirme-t-il. « C’est beaucoup mieux. »

« C’est un peu plus coulant et rapide. Je suis très excité. Ça va m’aider à être encore plus constant, à faire mieux dans différentes conditions. C’est l’une des choses les plus difficiles à apprendre au niveau où je me trouve. »

La saison morte comprenait un entraînement à Whistler, en Colombie-Britannique, suivi par un mois en Australie et trois semaines en Suisse. Il est revenu à la maison le 29 octobre pour travailler en gymnase pendant un mois avant de retourner en Europe la semaine prochaine afin de se préparer pour la première épreuve de la saison.

« Novembre est un long mois parce que je ne skie pas, mais en même temps j’aime ça parce que je suis très excité quand je remonte sur mes skis », dit-il. « Le principal est que j’aime ce que je fais. »

« Je m’entraîne intelligemment. J’aborde les choses comme si chaque jour était le plus important. Il n’y a pas de secret. J’ai fait les bonnes choses et je suis entouré du bon personnel. »

Après Ruka, des épreuves de bosses seront présentées le 23 janvier à Val Saint‑Côme (Québec) et le 30 janvier à Calgary (Alberta).