Que vous soyez un passionné de ski qui aime avoir le plus récent et le meilleur équipement, ou que vous soyez nouveau dans ce sport et vouliez simplement la base pour commencer, vous avez probablement remarqué que les choix sont limités. Vous voulez les nouveaux skis de slalom de la Coupe du monde de votre marque préférée, mais ils n’ont plus votre longueur, ou peut-être avez-vous enfin trouvé les bottes qui vont parfaitement avec vos bâtons, mais votre pointure est en rupture de stock. Au cours des deux dernières années, il semble que l’industrie du ski soit passée de « Achetez-les dès aujourd’hui » à « Achetez-les si vous les trouvez », et beaucoup d’entreprises pointent du doigt les différents problèmes liés à la chaîne d’approvisionnement auxquels l’industrie a dû faire face.

La pandémie a perturbé l’industrie du ski à bien d’autres égards que la simple fermeture des centres. Comme de nombreuses autres entreprises qui dépendent d’une production mondialisée, les marques de ski ont été confrontées à des pénuries inattendues à différents stades de la chaîne d’approvisionnement. Dans un premier temps, beaucoup d’usines ont été fermées pendant un certain temps afin d’enrayer la propagation de la COVID-19. Ces fermetures imprévues étaient de durée indéterminée. Puis, après la réouverture, les protocoles liés à la COVID-19, comme le dépistage et les périodes d’isolement, ont introduit des défis exponentiels en matière de personnel.

Une fois que les fabricants ont réussi à surmonter les premiers défis, la crise de la chaîne d’approvisionnement mondiale a suivi, rendant difficile l’approvisionnement en matières premières. Les équipements de ski et de planche à neige ont évolué rapidement grâce aux nouvelles technologies, mais chaque avancée nécessite des matériaux uniques qui compliquent le processus de production. Lorsqu’il s’agit d’équipements haut de gamme, il n’est pas possible de simplement remplacer les matériaux. La colle spéciale utilisée par Stöckli en est un exemple. Ce composant distinctif des skis de la marque suisse est produit à partir de matériaux spécifiques provenant d’Angleterre et du Japon. Ces matières premières particulières sont devenues un obstacle à la production alors que le monde entier connaissait des goulots d’étranglement et des retards dans le travail.

Les fabricants de l’industrie du ski n’ont pas eu de répit au cours des deux dernières années, car d’autres événements imprévus ont rendu leur tâche particulièrement difficile. La guerre commerciale de l’ère Trump a entraîné l’imposition de droits de douane à la Chine et a certainement causé un ralentissement dans la chaîne d’approvisionnement. Aussi, même si les matières premières ont pu être commandées, les conteneurs d’expédition ont été bloqués dans de nombreux ports du monde entier en raison du pic inhabituel de la demande jumelée aux ressources limitées des quais de chargement.

Puis il y a eu des incidents exceptionnels comme l’incendie de l’usine Fischer. L’incendie a eu une incidence considérable sur la production de la marque, 60 % des skis Fischer étant produits dans son usine de Mukachevo, en Ukraine. D’autres marques qui ont un élément de production à Mukachevo ont également été touchées, notamment Scott, Rossignol, Tecno, Splitkein et Alpina. Sans oublier la guerre de la Russie contre l’Ukraine qui ne fait qu’aggraver cette situation, ajoutant encore plus de pression sur une production en difficulté.

Au moment où le sport de plein air connaît une forte demande, les compagnies de ski continuent de surmonter les problèmes de chaîne d’approvisionnement, tandis que de nombreux détaillants continuent de recommander aux consommateurs de se procurer l’équipement qu’ils souhaitent aussitôt que possible. La bonne nouvelle, c’est que le manque d’inventaire en magasin signifie que les équipements de seconde main valent désormais plus cher, car les skieurs cherchent d’autres sources d’approvisionnement – les sites d’échange de skis et de revente ne manqueront pas d’être en effervescence cette avant-saison. Avec l’inflation et une quasi récession à l’horizon, le secteur de la fabrication de skis n’est pas à l’abri de problèmes de stock. Le meilleur conseil que l’on puisse donner aux détaillants à l’aube d’une nouvelle saison de ski est le suivant : profitez de l’occasion pour adopter plus que jamais les programmes de rachat, étudiez les possibilités de recyclage et de revente en magasin, et achetez les biens durables et non durables bien à l’avance pour tenir compte des inévitables retards dans la chaîne d’approvisionnement.