Photos offertes gracieusement par Powder Matt, Rob Heule et Mark Eleven Photography

 

« ACCROCHE-TOI FÉLIX! NOUS VENONS À TA RESCOUSSE! »

« C’EST PROFOND! MAIS, J’AI TOUJOURS UN SKI. »

« 10-4! NOUS SOMMES EN CHEMIN. MISSION DE SAUVETAGE AMORCÉE! »

Les garçons de neuf ans gravissent la montagne, s’enlisant jusqu’aux hanches dans la neige profonde, pour sauver Félix. En réalité, ils sont tout juste sous le remonte-pente Bear et montent environ cinq verges, mais ils aiment s’imaginer qu’ils sont en situation de survie dans l’arrière-pays.

À ma grande tristesse, je ne vois que de courts instants de la mission dans une vidéo enregistrée par une caméra de pacotille installée sur un casque. J’ai manqué toute leur aventure de sauvetage qui se déroulait à distance. Pourquoi? Parce que j’ai décidé de ne pas me procurer un abonnement de saison cette année. Voici ma logique : En tant que maman de petits garçons qui jouent au hockey, ce sport m’éloigne de Fernie quelques fins de semaine. Comme je travaille en Alberta, je perds d’autres journées de ski potentielles. Je me suis donc dit : « Ça ne vaut pas la peine. » Ou, plus précisément, j’ai décidé que je n’en valais pas la peine. Tous les autres membres de ma famille ont un abonnement de saison, même s’ils ne peuvent pas se rendre à la station toutes les fins de semaine.

Quand j’ai vu cette vidéo de mes garçons de neuf ans préférés, les joues roses et motivés par l’aventure, j’aurais aimé être là. Après deux ans sans abonnement de saison, je déclare l’expérience Sans passe un échec.

Parce que savez-vous ce qui se passe quand je n’ai pas d’abonnement de saison? Je ne vais pas skier. Le matin, je me dis que je devrais attendre après dîner pour profiter du tarif de demi-journée. J’ai déjà manqué la meilleure partie de la journée, soit la poudreuse fraîche. À midi, alors que le reste de ma famille est pleine d’énergie après avoir fait de l’exercice et respiré de l’air bien frais, la paresse de l’après-dîner m’envahit. Je me dis alors qu’il vaudrait peut-être mieux rester à la maison : j’ai du lavage à faire, des courriels à répondre. Quand la famille rentre à la maison à 16 h 30, parlant de sa journée de plaisir sur les pentes en riant, je deviens grincheuse, car j’ai passé l’après-midi à plier du linge et à naviguer sur les médias sociaux. Mais, j’ai économisé!

Ces économies ne sont pas ce dont je veux me rappeler quand mes enfants seront grands et auront quitté la maison.

Mon mari me dit toujours : « Tu n’es pas censée penser à te procurer un abonnement de saison. C’est la taxe Plaisir de Fernie. Comme toute autre taxe, tu la paies, puis tu l’oublies jusqu’à l’année suivante. » Il a payé sa taxe Plaisir chaque année depuis 1995. Il ne l’a jamais regretté.

Il a raison. En deux ans, j’ai manqué de nombreuses journées de plaisir sur les pentes. La première compétition de ski de Katie. La journée folle du casque. La première piste losange noir d’Ollie. Katie, vêtue tout de rose, filant à toute allure droit vers l’affiche SLOW (je sais, amis patrouilleurs, ce n’est pas drôle, vraiment pas, évidemment).

Mon expérience prend fin cette année. Le ski à Fernie, je m’y mets à fond : abonnement de saison, stationnement prioritaire, nouvel équipement. Lorsque mes enfants se remémoreront leur saison de ski 2018, je serai à côté d’eux, descendant la pente Red Tree en criant de joie. J’ai déjà hâte.

Au plaisir de vous voir sur la montagne chers amis de Fernie!